16.3.08

Des années pour tourner une page grise..


Je regarde par la fenêtre de ma tête et il fait peur.
Il y a beaucoup de toiles tissées sur la fenêtre de ma tête.
Il y a beaucoup de sang séché sur les vitres de la fenêtre de ma tête.
Il fait mort sur la fenêtre de ma tête.


Je voudrais souffler très fort, très longtemps, comme lorsque j'avais 5 ans et que je croyais qu'il suffisait de souffler, très fort, et très longtemps, pour faire disparaitre les nuages. Je prends mes poumons dans mes bras mais les larmes qui tombent de nulle part dissolvent l'air et la soufflerie se meurt...
Je me meurs, je succombe au poids de la peur.

A chaque fois que je ferme les yeux, il y a deux mains qui m'étranglent, à chaque fois que je ferme les yeux il y a ma première mort qui se rejoue, au ralenti.
Aujourd'hui j'apprends à vivre sans fermer les yeux et des larmes sèches noircissent mon regard.

Si je te fuis, si je te quitte, si je ne peux t'attendre, c'est que je n'ai pas le droit de te faire chuter dans ce tourbillon infernal. Tu es
trop jeune pour comprendre que la vie est un assassin. Je suis morte il y a deux ans déjà. A ton âge, tu ne peux rien attendre d'une morte. Personne ne peut rien attendre d'une morte.

Je t'aime pourtant...

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