13.3.08

Je rêve

Je rêve en marchant je rêve en rêvant je rêve
j'ai plié tous les draps où tu rêves en dormant
déplié mes yeux d'enfant où tu passes en rêvant
où je passe des jours à rêver en t'écrivant
et j'ai vu dans tes yeux s'assembler tous mes rêves
qui rêvent de nous voir éveillés en rêvant

la vie dont nous rêvons pendant des nuits de temps
dans tes yeux qui ne savent rêver que de nous
aussitôt la mort vient frôler de près nos rêves
déployant ses ailes jusqu'à nous bousculer
elle nous fixe violâtre de ses grands yeux soufrés
où l'on ne voit plus qu'en deux dimensions sans rêve
vêtus de longues robes de nuit blanches sans manches

je ne rêve plus je rêve de tes mains sur mes yeux
et je reste éveillé entre songe et mensonge
entre la vie et la mort je me réfugie dans tes yeux
dans les palais du cœur où siègent toujours les rêves

j'invente de toutes pièces ma vie dans tes rêves et ta vie
je te rends ma raison je me prête tes formes
j'emménage dans un espace où jamais tu ne dors
pour que tu puisses à la fois me rêver et me vivre
et me faire croire au moins que je rêve que je vis

Jean Charlebois

Oh comme je plains ceux qui ne savent pas rêver...

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