27.4.08
En haut d'un arbre...
J'ai couru, couru, couru et je me suis retrouvée en haut, tout en haut d'un arbre. Au loin, je pouvais voir la mer. Morte. Il y avait quelqu'un qui jouait du piano. Vivant. C'était flou et profond. Le vent murmurait que l'Europe était une petite déesse mortelle... J'ai fermé les yeux en haut de cet arbre et j'ai écouté le vent. Quand la nuit est tombée, je suis rentrée chez moi. Sur la porte il y avait un mot:
fuir, toujours fuir, à quoi bon?
J'ai haussé les épaules... Fuir, c'est tellement rassurant.
25.4.08
... par Marcel Gaumond (Le Clap n°144)
N'êtes-vous pas, comme moi, étonné de constater que, quels que soient votre âge, votre statut social et l'aura de maturité qui se dégage de votre personnalité, un "rien" puisse jeter par terre l'édifice adulte que vous avez pris tant de temps et tant de soin à construire? Par "rien", j'entends une parole blessante qui touche précisément cela qui vous fait honte et que vous voulez cacher. J'entends aussi tout geste ou tout évènement qui réveille vos démons, met en scène ce qui, jusqu'à ce moment-ci de votre vie, s'est implanté comme zone minée, lieu de vos explosions ou implosions émotives, champ de vos complexes, territoire de vos tragédies intimes. J'entends le cri de ces souffrances qui n'ont pas encore trouvé le chemin vers ces mots qui non seulement pourraient les traduire, mais parviendraient (encore faut-il croire en la parole), à mettre en échec cet inhumain qui les a engendrées. Par "rien", j'entends ce qui, soudainement, prend la valeur d'un "tout" auquel il est nécessaire de se confronter afin de ne pas disparaître. Afin de, pour de bon cette fois, naître, psychiquement parlant.
19.4.08
16.4.08
L'heure du choix (2ème)
Un paramètre change dans notre vie, et notre machine infernale se remet à chauffer dans notre cerveau, déséquilibre nos convictions fraîchement acquises...
Le choix, toujours le choix, encore le choix...
Je ne suis plus sûre de rien, je ne suis plus sûre d'être assez forte pour affronter la réalité de mon pays (mais que lui ai-je fait à ce pays??)
Je suis maintenant sûre que fuir ne sert à rien... mais... se jeter dans la gueule du loup ne sert à rien non plus...
Le choix, toujours le choix, encore le choix...
Je ne suis plus sûre de rien, je ne suis plus sûre d'être assez forte pour affronter la réalité de mon pays (mais que lui ai-je fait à ce pays??)
Je suis maintenant sûre que fuir ne sert à rien... mais... se jeter dans la gueule du loup ne sert à rien non plus...
15.4.08
Le vide du rien...
Au milieu de rien, il y a deux êtres qui passent. On ne voit qu'eux. On ne voit que leurs silhouettes flottant au milieu de ce rien estompé. Les mains du vieux peintre tremblaient certainement lorsqu'il a voulu immortaliser cet instant, car on a le sentiment de voir à travers des vagues...
Les deux êtres passent au milieu de rien. Ils ne font que passer. Comme tous les êtres qui passeront, au milieu de ce rien, de ce rien précisément flou. On ne peut faire que passer au milieu de ce flou qui ne précise rien. Notre regard a beau scruter le tableau, on ne voit pas s'ils se tiennent la main, ces deux êtres. Ils ont l'air proche, leurs silhouettes unies s'élancent dans le lointain. Le lointain ressemble à du vide.
On a peur pour ces deux êtres attachants qui jettent leurs silhouettes imprécises dans le vide du rien qui les encercle.
Les deux êtres passent au milieu de rien. Ils ne font que passer. Comme tous les êtres qui passeront, au milieu de ce rien, de ce rien précisément flou. On ne peut faire que passer au milieu de ce flou qui ne précise rien. Notre regard a beau scruter le tableau, on ne voit pas s'ils se tiennent la main, ces deux êtres. Ils ont l'air proche, leurs silhouettes unies s'élancent dans le lointain. Le lointain ressemble à du vide.
On a peur pour ces deux êtres attachants qui jettent leurs silhouettes imprécises dans le vide du rien qui les encercle.
12.4.08
12 avril, chutes de neige, 15 cm
Il neige (encore)
J'ai (encore) froid
Je voudrais (encore) être dans tes bras.
Encore et toujours...
J'ai (encore) froid
Je voudrais (encore) être dans tes bras.
Encore et toujours...
11.4.08
Tu viens-tu d'ailleurs?
Hier, le petit dépanneur de Cap-Rouge m'a demandé: "tu viens-tu d'ailleurs?".
J'ai trouvé sa question tellement cute que je lui ai répondu:
Oui, je viens de là où l'on mange du fromage
... de là où l'on peut trouver une bouteille de vin à moins de 10$
... de là où l'on a une seule capitale
... de là où conduire des automatiques demeure un luxe
... de là où le travail ne court pas les rues
... de là où le 1er étage se trouve au 2ème étage
... de là où l'on aurait peur d'aller voir un "denturologiste"
... de là où 5 heures de train, ça semble long
... de là où l'on s'émerveille devant un flocon de neige
... de là où l'on ne vend pas de sucettes au cannabis
... de là où les chambres d'hôpital ne sont pas mixtes
... de là où l'on a encore (pourvu que ça dure) une sécurité sociale
... de là où il nous arrive parfois de réfléchir sans réfléchir, juste pour "la beauté du geste"
... de là où l'on soupe à 20 heures
... de là où l'on nous apprend à être en vacances toutes les cinq semaines
... de là où la justice met des années avant de décider si un criminel doit être jugé ou non
... de là où l'on parle de soi au singulier
... de là où l'on met une plaque d'immatriculation à l'avant des voitures
... de là où l'on ne brunch pas le dimanche
... de là où l'on ne trouve pas de timbres dans une pharmacie
... de là où l'on ne mange pas de sous-marins
... de là où l'Amérique fait rêver
Je viens de là...
Je ne sais pas pourquoi, mais le petit dépanneur de Cap-Rouge m'a regardée bizarrement...
9.4.08
Alors tous deux, on est r'parti, dans l'tourbillon d'la vie...
Quand on s'est connu quand on s'est reconnu, pourquoi s'perdre de vue, se reperdre de vue, quand on s'est retrouvé quand on s'est réchauffé, pourquoi se séparer?
Ben oui, c'est vrai ça... Pourquoi se séparer?
Au bout du chemin... le choix...
Il n'y a rien de plus angoissant que de faire un choix. Surtout quand on est seul pour faire ce choix...
Je me suis isolée, dans un silence monastique, de tous ceux qui auraient pu influencer mon choix. Pourquoi? Sans doute parce que je n'en pouvais plus de vivre avec l'impression de ne jamais avoir été totalement libre dans les itinéraires qui ont construit ma route. Il y a toujours la réflexion d'untel qui se place entre nous et notre décision, le regard d'un autre tel qui en dit long...
Mais aujourd'hui, je peux dire que j'ai fait mon choix toute seule, dans le silence que j'ai créé autour de moi. Je suis maintenant la seule responsable des périls de mon existence...
Je me suis isolée, dans un silence monastique, de tous ceux qui auraient pu influencer mon choix. Pourquoi? Sans doute parce que je n'en pouvais plus de vivre avec l'impression de ne jamais avoir été totalement libre dans les itinéraires qui ont construit ma route. Il y a toujours la réflexion d'untel qui se place entre nous et notre décision, le regard d'un autre tel qui en dit long...
Mais aujourd'hui, je peux dire que j'ai fait mon choix toute seule, dans le silence que j'ai créé autour de moi. Je suis maintenant la seule responsable des périls de mon existence...
2.4.08
Premiers jours en terre inconnue...
J'ai retrouvé, sur un vieux papier qui trainait au fond d'une poche, les premières lignes que j'avais écrites en arrivant dans ce pays, un certain 25 août...
Devant un verre de vin blanc (d'Argentine) dans un petit bar à côté de mon auberge. Il fallait bien un verre de vin pour endormir mes émotions de la journée. En France il est plus d'une heure du matin. En France... En France, je n'y suis plus.
Premières impressions diluées sous un temps pluvieux. Premières impressions pluvieuses diluées dans le temps.
J'éprouve une curieuse sensation d'éloignement qui me confronte à la solitude, la solitude absolue, en terre inconnue. Le cœur un peu serré mais... pas tant que ça.
Vraiment, ce bar est agréable. Il va falloir que je retienne le nom. Le vin me soutient délicieusement.
Les souvenirs, déjà, défilent.
Les "au revoir" à l'aéroport, les yeux de maman pleins de larmes, les miennes qui se contiennent difficilement. Vol à côté d'un Capitaine de la Marine Marchande. Taxi. Auberge. Marche dans un vieux Québec pluvieux mais plein de promesses. Bar. Fatigue. La nuit qui tombe, la pluie qui dégouline, cette atmosphère que je ne connais pas...
Je pense déjà à ce (ceux) que j'ai laissé(s) derrière moi. Une impression étrange. Pour l'instant je n'ai pas les mots...
Devant un verre de vin blanc (d'Argentine) dans un petit bar à côté de mon auberge. Il fallait bien un verre de vin pour endormir mes émotions de la journée. En France il est plus d'une heure du matin. En France... En France, je n'y suis plus.
Premières impressions diluées sous un temps pluvieux. Premières impressions pluvieuses diluées dans le temps.
J'éprouve une curieuse sensation d'éloignement qui me confronte à la solitude, la solitude absolue, en terre inconnue. Le cœur un peu serré mais... pas tant que ça.
Vraiment, ce bar est agréable. Il va falloir que je retienne le nom. Le vin me soutient délicieusement.
Les souvenirs, déjà, défilent.
Les "au revoir" à l'aéroport, les yeux de maman pleins de larmes, les miennes qui se contiennent difficilement. Vol à côté d'un Capitaine de la Marine Marchande. Taxi. Auberge. Marche dans un vieux Québec pluvieux mais plein de promesses. Bar. Fatigue. La nuit qui tombe, la pluie qui dégouline, cette atmosphère que je ne connais pas...
Je pense déjà à ce (ceux) que j'ai laissé(s) derrière moi. Une impression étrange. Pour l'instant je n'ai pas les mots...
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